Suite à mon article précédent, une amie a réagi comme on pouvais s’y attendre. je comprends sa réaction, je comprends la logique qui la soutend. Elle exprime cette tendance qui refuse la fessée car elle est vue comme une violence faite à l’enfant.
Je tenais à lui répondre.
Le commentaire à mon article précédent :
Est-ce que tu aimes être frappé ? Un mal (la violence d’un coup) peut-il apporter un bien ? Si notre enfant nous voit taper un plus faible, n’y a-t-il pas un risque qu’il reproduise cet acte ? Quel discours cohérent pourrons-nous alors lui …tenir ? Chez nous, j’apprends à nos enfants à exprimer leurs sentiments violents par la parole et non par les gestes et j’essaie de faire pareil. Nous nous demandons pardon dans le cas contraire.
Ma réponse :
Non, je n’aime pas être frappé. Quand je donne une fessée à ma fille, je ne cherche pas à lui donner quelque chose qu’elle aime !
Tu appelles la fessée un « mal ». Quand tu grondes ton enfant, cherches-tu à lui faire plaisir ? Ou bien est-ce pour lui une expérience désagréable ? Pourquoi le fais-tu alors ? Peut-être ne les grondes-tu jamais ? Je crois que pour nous, êtres limités, le châtiment, la punition, sont nécessaires pour poser ces limites. La vie en société ne marche pas différemment.
Ma mère m’a donné des fessées, ce n’est pas pour autant que j’estime légitime de taper un plus faible. Au contraire, j’ai appris à respecter les plus faibles car on m’a grondé lorsque je ne suivais pas cette règle. La différence est pour moi très nette entre la fessée juste, punition de la part du parent, légitime car venant d’une autorité légitime et la violence gratuite contre un plus faible que soi.
Pour extrapoler à la société, que dirais-tu d’un état qui démissionnerais de sa mission d’autorité usant d’une violence légitime ? Penses-tu que les plus faibles seraient mieux protégés ?
Je crois qu’il s’agit d’une erreur éducative majeure de penser que la fessée juste engendre de la violence. Il me semble au contraire que plus les parents démissionnent de leur mission d’autorité, plus la société devient violente…
Ma femme et moi, nous apprenons nous aussi à nos enfants à exprimer leurs sentiments violents par la parole et non par les gestes et nous essayons d’en faire autant, dans le cas contraire nous nous demandons pardon.
Nos fessées ne sont pas l’expression de sentiments violents. Elles sont juste la punition extrème, données sans colère, quand après de nombreuses explications, remontrances, autres punitions, l’enfant cherche toujours à expérimenter ce qui se passera s’il ne respecte pas la règle… Et elles sont systématiquement suivies, non pas de demande de pardon car le geste était légitime, mais de nouvelles explications sur la nécessité de la règle.
De ce fait, elles sont très rares. Pour mon ainée de 5 ans, elles peurvent être comptées sur les doigts d’une main. Pour sa soeur de 4 ans, plus difficile, sur les doigts des 2 mains. Très rares mais très utiles : indéniablement les remontrances ont du coup plus de poids, il est beaucoup moins nécessaire de se facher ou de crier.
Ceci, à mon avis, prépare l’enfant à respecter les règles de la vie en société et même de la vie tout court. Adulte, il aura la notion de limites aura un sens, le préservant des conséquences néfastes pour lui s’il les dépassaient.
Notion qui, à mon avis, manque cruellement à ces nouvelles générations qui, certes n’ont pas reçu de fessées, mais dont la recherche de violence, l’absence de respect des règles, conduit notre société dans le mur…